La rupture de stock, c’est l’ennemi juré de tout magasin. Entre ventes envolées, clients contrariés, et une fidélité qui s’étiole, rien, absolument rien, ne nous fait voir la rupture de stock d’un bon œil. D’autant qu’elle est valorisée en moyenne entre 4 et 5 milliards d’euros par an, en France. Une somme plus que conséquente, vous en conviendrez. Mais alors comment l’éviter ?
Aujourd’hui, plusieurs technologies apportent des pistes de solutions indiscutables pour prévenir leurs irruptions en magasin. Toutefois, leur mise en place vient impacter les méthodes de travail traditionnelles. Mais comment ? À quels niveaux l’impact se traduit-il ?
La question reste entière.
C’est justement les questions qu’on a eu envie de se poser. Et qu’on vous propose d’approfondir dans cet article. Et promis, nous ne sommes pas à court d’idées pour vous aiguiller sur la bonne stratégie à adopter !
Rappel : rupture, NOSBOS, rupture visuelle : trois réalités différentes
Avant d’entrer dans le vif du sujet, faut-il encore savoir de quoi l’on parle. Et c’est évidemment le sujet de cette partie. Dans l’imaginaire collectif, la “rupture de stock” fait référence au “produit absent du rayon”. Mais en pratique, il existe trois typologies de ruptures distinctes :
1. La rupture de stock dite "classique"
La rupture de stock la plus connue est synonyme du « plus rien nulle part ». Autrement dit, le produit n’est plus disponible ni rayon ni en réserve. Elle oscille, en général, entre 1 et 3% des références produits. Quand elle survient, elle raconte un défaut d’anticipation de la demande, ou un aléa externe (supply chain : retard fournisseur ou de transport, ruptures entrepôt ou même désaccords contractuels avec les industriels).
2. La NOSBOS (Not On Shelf But On Stock)
Cette rupture de stock est historiquement plus récurrente. Elle est généralement comprise entre 2 et 8% des références. Ici, le produit est disponible en réserve mais pas en rayon. Le problème n’est donc pas l’approvisionnement ou un manque d’anticipation de demande, mais un souci d’exécution en magasin. Cela peut résider en une mauvaise gestion des priorités, des erreurs dans l’orchestration des repasses ou encore une réserve mal rangée (produit non trouvé).
3. La rupture de stock visuelle ou la “fausse” rupture
Dans ce cas de figure, le produit est disponible en rayon mais les clients n’achètent pas car ils ne voient pas le produit. Le produit est par exemple en fond de rayon, pas à la bonne place ou encore caché derrière une autre référence. Il s’agit par conséquent davantage d’une problématique de merchandising (balisage, gestion du planogramme).
Ces définitions posées, passons maintenant au cœur de notre sujet.
Impacts des nouvelles technologies sur les méthodes traditionnelles : de la correction à la prévention
Les efforts pour enrayer les ruptures de stock se concentrent sur trois leviers traditionnels : le relevé de ruptures, un stock fiable et bien rangé, ainsi que l’anticipation fine de la demande pour un linéaire optimisé. Or, ces pratiques sont aujourd’hui toutes plus ou moins touchées par l’arrivée de technologies en magasin. Faisons le point.
1 - Les relevés de rupture de stock bientôt supprimés ?
Le relevé de rupture fastidieux à réaliser chaque matin pourrait-il bientôt disparaître ? Si l’on en croit les nouvelles technologies qu’on nous propose sur le marché, la question est légitime.
Aujourd’hui, pour évaluer le volume des ruptures, il est nécessaire de faire un relevé régulier. Et pour pouvoir en analyser correctement l’origine, il faut le faire le matin avant l’ouverture ou la veille au soir et ce, même si “l’on a pas le temps”.
Toutefois, cela pourrait bien changer.
Avec des nouvelles technologies comme Captana de Vusion Group ou Hanshow, la rupture peut être anticipée limitant ainsi les actions correctives, rébarbatives et fastidieuses. La solution présentée sous forme de mini appareils photos sans fil ou robots, permet de connaître la capacité linéaire et le stock de chaque référence. Complété avec une analyse du débit des ventes, il est alors facile d’alerter sur le risque potentiel de rupture d’une référence. Reste à faire les repasses nécessaires. Et bingo, 0 pour la rupture et 1 pour vous !
Et si malgré tout des ruptures surviennent, un fichier fourni le matin permet de connaître les ruptures existantes en un coup d’œil. Plus alors besoin de parcourir tous les rayons.
Attention, cependant. Pour que ce rêve éveillé prenne forme, il faut pouvoir orchestrer ces alertes en tenant compte des autres tâches et des priorités à traiter. Pour cela, il est nécessaire de savoir qui fait quoi, quand et pendant combien de temps et par conséquent de piloter les tâches et le temps qu’elles prennent. Car vous en conviendrez, sans cadre, cela peut vite partir dans tous les sens.
2 - La fiabilité des stock : prévenir la rupture par le rangement et l’innovation technologique
Avoir un stock fiable est fondamental pour garantir la performance du point de vente. Or, aujourd’hui, il est constaté un manque criant de précision le concernant. Selon Gartner, la précision des stocks n’atteindrait souvent que 60 %. Ce constat est d’ailleurs renforcé par IHL Group, qui rapporte que plus de la moitié des détaillants reconnaissent une précision inférieure à 80 % de leurs données. [1] Vous l’aurez compris, il faut donc inverser la tendance.
L’IoT de Walmart : une solution substituable à la RFID ?
Walmart expérimente un projet massif d’intégration de capteurs IoT ambiants sans batterie (alimentés par ondes radio/lumière) dans sa chaîne logistique.
Cette technologie, annoncée comme plus évolutive et moins coûteuse que la RFID, vise à atteindre une précision des stocks en temps réel sur des millions de palettes et à alimenter l’infrastructure d’IA avec des données précises de localisation, température et humidité.
L’objectif final est de combattre la distorsion des stocks (ruptures et surplus), un problème coûteux pour les entreprises du secteur. [1] Si cette innovation tient ses promesses, elle pourrait théoriquement rendre les tâches de fiabilisation de stock moins fastidieuses. Affaire à suivre…
[1] Retail.wire.com
Le b.a.-ba souvent oublié : une réserve bien rangée pour prévenir les ruptures
Si l’innovation technologique progresse (comme le montre l’exemple de Walmart), l’exigence d’un stock lisible commence toujours par une réserve bien rangée. Or, cet espace est souvent celui dont le rangement laisse à désirer, engendrant alors deux erreurs majeures :
1. Fausses ruptures :
Votre système de réapprovisionnement vous indique qu’il y a du stock en réserve concernant une référence en rupture, en rayon. Toutefois, vous ne le trouvez pas. Non pas parce que le stock indiqué est faux, mais simplement parce que la réserve est mal rangée. Conséquence ? Vous mettez à jour vos paramètres de stock inutilement et engendrer potentiellement un surstock voire un enregistrement injustifié en démarque inconnue.
2. Retards opérationnels et ventes manquées :
Un produit difficilement accessible (nécessitant de déplacer d’autres colis) retarde la repasse pourtant nécessaire. Ce simple retard dans cette remise en rayon donne le temps à un client de passer et de ne pas trouver le produit, transformant une rupture anticipée en une vente perdue. L’enjeu est donc double : garantir la fiabilité des stocks et assurer la réalisation de la repasse dans les temps. Pour cela, du temps consacré au rangement de la réserve est indispensable.
Pour ce faire, avec TimeSkipper, la tâche de “rangement de la réserve” tout comme celles liées aux “contrôle des stocks négatifs” ou “analyse et traitement des anomalies” ne sont plus faites “quand on aura le temps”. Elles sont directement intégrées dans votre planning d’activité magasin sans compromettre la réalisation d’autres tâches et priorités. Le tout grâce au calcul de la charge de travail qui vous permet de visualiser en un coup d’œil les temps disponibles.
3 - Une meilleure anticipation de la demande au service d’un linéaire plus flexible ?
Pour prévenir une rupture et notamment une rupture de stock totale, anticiper la demande reste la chose la plus importante. Et pour parvenir à le faire au mieux, les nouvelles technologies répondent présentes. Les algorithmes prédictifs basés sur des historiques ou des analyses de consommation en temps réel vous permettent d’anticiper une hausse de consommation ponctuelle ou alors une hausse de consommation générale, dans la durée.
Walmart (et oui encore lui) a même décidé d’aller plus loin, en dotant ces “merchants” d’un agent IA prénommé Wally. Son objectif est alors d’automatiser l’analyse stratégique de l’assortiment. Il excelle ainsi dans la prévision de la demande et l’optimisation du linéaire assurant que les bons produits soient commandés dans les bonnes proportions au bon moment. Il identifie de plus, la cause profonde des ruptures de stocks totale (fournisseurs, logistique ou prévision erronée).
Avec une anticipation plus fine de la demande client et les techniques d’optimisation du linéaire, nous pourrions, dès lors, imaginer des linéaires plus flexibles. En modifiant la capacité linéaire d’une référence en fonction de l’anticipation des ventes, on pourrait facilement engendrer des ventes complémentaires et donc plus de chiffre d’affaires. Cependant, cela laisse sous-entendre plus de tâches liées à la gestion du linéaire, qu’il faudra bien évidemment réussir à orchestrer. De même que des tâches liées à l’ajustement continue des paramètres du système de réapprovisionnement qu’il faudra (re)mettre à jour.
Pour aller plus loin : comment orchestrer nouvelles technologies et méthodes traditionnelles ?
Nous venons de le voir, les magasins sont mieux outillés que jamais pour voir venir la rupture de stock. Toutefois, on constate aussi que toutes les tâches permettant de les prévenir ne sont pas toutes vouées à être automatisées. Il faut donc parvenir à créer une organisation flexible permettant de gérer ces alertes tout en s’assurant que les tâches liées à des méthodes plus traditionnelles soient réalisées. On vous propose alors la méthode suivante.
1- La nécessité de matérialiser chaque alerte en tâches à réaliser
Nombre d’alertes restent sans effet immédiat. Non pas par mauvaise volonté, mais par faute de flexibilité et de matérialisation opérationnelle. Si une “alerte rupture probable” ne devient pas une tâche claire, horodatée, avec une durée, un responsable, un ordre de priorité et un créneau réaliste dans la journée, elle se dissout dans le bruit. Entre la prédiction et le linéaire plein, il manque alors les “cents derniers mètres” d’exécution.
2 - Passer de la data à la “data action”
Pour arriver au bout des “cents derniers” mètres, trois choses simples sont requises :
- Traduire chaque alerte en tâches concrète
- Insérer ces “data action” en temps réel dans le planning des équipes
- Arbitrer équitablement quand tout arrive en même temps.
Désormais sur mobile, notre solution vous aide en effet, à orchestrer l’ensemble de ces “data action”. Le tout, sans rogner sur les autres tâches et priorités du magasin. Ainsi une alerte sur une “future” rupture produit, engendre automatiquement une tâche de repasse que le manager peut affecter à un collaborateur en temps réel. Bien évidemment il arbitre en fonction du temps disponible de chacun. Il peut également décider de la mettre dans le pot commun. C’est alors le premier collaborateur qui s’alloue la tâche qui la traitera, développant ainsi la responsabilisation et l’autonomie des équipes dans leur gestion des tâches.
La donnée seule ne crée pas de valeur. C’est sa transformation en action rapide qui fait la différence. En orchestrant les tâches générées par la data et en utilisant la mobilité comme vecteur de réactivité, TimeSkipper garantit que chaque information est traitée efficacement sur le terrain.
Que faut-il retenir ?
Les nouvelles technologies vont et impactent déjà la manière de travailler en point de vente. Certaines tâches auront vocation à disparaître et d’autres non. Pour parvenir à tout orchestrer et ne rien laisser au hasard, piloter la charge de travail à réaliser est la première étape. L’Intermarché de Gif-sur-Yvette illustre déjà l’efficacité de cette combinaison. Équipé de Captana pour les alertes et de TimeSkipper pour l’organisation, le point de vente compte bien rendre la vie dure aux ruptures de stock en magasin.


